Quand fleurit le printemps, c'est-à-dire à Paris, jamais avant Roland Garros... donc jamais avant la première semaine de juin, les tenues féminines ont tendance à raccourcir. Rien que de plus normal, me direz-vous. Absolument. Tout cela est ABSOLUMENT normal.
Veuillez donc m'expliquer alors POURQUOI, dans certains quartiers, même vêtue comme une oie blanche, les hommes souillent la femme de leurs regards libidineux et lui font croire que ses charmes sont à louer? Ce sont des quartiers où fleurissent aussi de plus en plus de tchadors et assimilés (pardon si mon pluriel est incorrect... je ne parle pas la langue!). Pas étonnant!!!
J'en arrive à mon sujet, juste un instant.
Quand on est habituée à pouvoir s'habiller de la façon la plus libre sans craindre ce genre de choses, avec presque la certitude même que personne ne vous voit, ça fait un choc. A tel point qu'on en devient agressive.
Pourquoi beaucoup de filles à Paris ont le visage fermé et vous toisent, messieurs (pas tous, hein... ceux à qui je parle se reconnaîtront!)? Parce que si votre attitude était plus respectueuse, elles n'auraient pas à se protéger de vos agressions visuelles quotidiennes.
C'est maintenant que j'en arrive à mon sujet.
Moi aussi je suis devenue argessive. Et ça me pose un ENORME problème de conscience. Pour quelqu'un qui se dit chrétienne, en effet, vouloir "nettoyer" le quartier est assez paradoxal.
J'en ai donc parlé à mon directeur de conscience et voici le texte qu'il m'a donné à lire :
Lettre à Diognète
"Les chrétiens se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par langage, ni par les vêtements. Ils n'habitent pas de villes qui leur soient propres, ils ne se servent pas de quelque dialecte extraordinaire, leur genre de vie n'a rien de singulier. Ce n'est pas à l'imagination ou aux rêveries d'esprits agités que leur doctrine doit sa découverte ; ils ne se font pas, comme tant d'autres, les champions d'une doctrine humaine. Ils se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun ; ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle.
Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s'acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants mais ils n'abandonnent pas leurs nouveaux-nés. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche.
Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies et leur manière de vivre l'emporte en perfection sur les lois...
En un mot, ce que l'âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde."
Anonyme du IIème siècle
Sources chrétiennes n°33 bis, ed Cerf.
Et j'en ai pris plein mon grade. Depuis, je médite.